mardi 26 novembre 2013

Les 15 jours Coups de cœur de Marly : gagnez une Poubelle !




Jusqu'au 1er décembre, Marly, qui avait déjà réalisé une critique fleuve des Poubelles, vous propose dans le cadre de ses 15 jours Coups de cœur de gagner un exemplaire des Poubelles pleurent aussi !





La présentation :

Les 15 jours coups de cœur de Marly 
Septième coup de cœur :
Les poubelles pleurent aussi, de Guillaume Suzanne & Zariel
Novella, tome 1 du "Trash pack" 
A gagner jusqu'au 1er Décembre 

Griffe d'encre est une maison d'édition peu connue dans la blogosphère que je côtoie, mais qui fait des novellas (de cours textes, édités en un seul livre) ou des recueils de nouvelles d'excellente qualité. Je vous propose de découvrir une des novella que j'ai moi-même lue et adoré, un court texte de 80 pages entre Star Wars (Déconne) et le jeu de rôle (ou de plateau) complètement déjanté. Absolument savoureux et hilarant ! Il s'agit également du tome 1 d'un diptyque, dont le tome 2 est toujours disponible et commandable, surtout sur le site de l'éditeur.

Les modalités :
♦ Répondre au formulaire de participation avant le 1er Décembre minuit
♦ Une seule participation par foyer.
♦ J'enverrai le lot aux gagnant par la poste et ne pourrais être tenue pour responsable de toute perte.
♦ Concours ouvert au monde entier

Ça se passe ici.

Bonne chance à tous !

dimanche 3 novembre 2013

À corps perdu dans l'anthologie Le Corps chez Parchemins & Traverses


Bientôt va s'animer la prochaine anthologie papier de Parchemins & Traverses, intitulée Le Corps.

Au sommaire :

Pierre CUVELIER, Jack l’incompris
Philippe MORIN, Monsieur Panasonic
France MAYER, Le garçon aux yeux en forme de poisson
Marianne LESAGE, Empathic Body Music
Muriel H. ESSLING , Vendredi soir
Sémir HADDAD, Expérience 17
Olivier BOILE, Collecteurs de corps
Aurélie LIGIER, Joshua
Aurélie WELLENSTEIN, Prendre soin du démon
Frédéric PARRA, Maux croisés
Mathilde GERVAISOT, Lazare
Amélie FERRANDO, Roulette Russe
Guillaume SUZANNE, À corps perdu
Cédric DEGOTTEX, Une vallée de corps vides
Fifo KASWITI, De corps en corps, encore
Anthony BOULANGER, L'entropie de Pygmalion et Galatée

Ma dernière participation à une antho P&T remonte à 2006 avec Contes & Légendes... revisités dans laquelle j'avais eu le plaisir de faire paraître Péché original.

À corps perdu est construite sur le principe de chronologie inversée, ce qui la rend particulière, vous vous en doutez bien. Au-delà de cet aspect technique, c'est une histoire de conflit entre 2 royaumes, dans un univers de science fantasy assez inhabituel pour moi.

Plus d'informations dès la parution ! Avant la fin de l'année 2013 si tout va bien...

mardi 1 octobre 2013

Offre éclair : Les poubelles pleurent aussi à 0,99 € !

Aujourd’hui (mardi 1er octobre 2013) et aujourd’hui seulement, Les poubelles pleurent aussi sont disponibles en numérique sur Amazon à 0,99 €...

Vous pouvez aussi passer par epagine via L’Antre-Monde et ainsi soutenir une librairie indépendante.

N'attendez plus, c'est maintenant !

lundi 23 septembre 2013

Planning 2014 de Griffe d'Encre

Griffe d'Encre vient de dévoiler sa sortie de léthargie et par la même, son planning 2014 au sein duquel on peut remarquer :

Les Poubelles 3 (titre provisoire), novella de Guillaume Suzanne (21 septembre 2014)

et

Proverbes II, anthologie dirigée par Magali Duez (fin 2014)

Si le premier ne laisse guère de doute, je serai aussi logiquement au sommaire du second avec une nouvelle de presque SF (c'est rare), pour y causer de Dieu (c'est carrément un miracle).

Quant aux Poubelles 3... vous n'avez pas fini d'en entendre parler !

dimanche 22 septembre 2013

Lectures en vrac

Après une longue pause, quelques retours de lecture :

Flipant
Barré mais drôle

Même sans allumettes, bien allumée
Drôle mais barré
Tramatisant
Grinçant, spécial

Bof, et encore
Un grand Will, sauf peut-être la fin

Chouette Fix-up
Trop daté, à oublier
Délicat et lent, j'aime bien
Faudra lire la suite, prometteur
Sympa, bien écrit

vendredi 30 août 2013

[S3] L'art de la débâcle

Reprise des bonnes habitudes avec une S3 des fagots qui vous éclaire sur...


L'art de la débâcle

par Gib le censeur, reporter de guerre


Le 17 terric de la morsure du pilate, l'escadron de la mort est arrivé en vue de la planète Terra. L'effervescence régnait dans les coursives tandis que nos fiers combattants rajustaient leur mise, notre sponsor soit loué par-delà les cieux et même par derrière.
Le mégacommandeur Crawl a pris position avec panache au sommet de la faille, enorgueilli de sa toute récente combinaison antigrav.

Sur sa crête caudale se reflétaient les pulsations du magma et il n'avait jamais été aussi beau depuis son avènement au plus haut des responsabilités militaires, le 8 vladic de la reptation de la méduse, dont chacun se rappelle par-delà les cieux et même par derrière.
D'un geste ample de ses branchies dorsales, le mégacommandeur Crawl a entrepris de pilonner la roche fracturée jusqu'à laisser affleurer les misérables habitants de Terra, terrés comme il se doit dans leur berceau de lave.
À notre parfaite stupéfaction, une créature mytheuse a crevé la surface de basalte comme dérangée d'un long sommeil.
Elle a dardé ses six mille yeux dans toutes les directions, mais globalement plutôt vers nous.
La chose était encore à genoux que ses épines vertébrales caressaient déjà les tuyères de nos fières navettes demeurées en orbite.
Son premier souffle a réduit en poussière cent quatre-vingt de nos courageux guerriers.
Fort d'une incontestable expérience de la guerre, le mégacommandeur Crawl a barri le signal du sauve-qui-peut, montrant l'exemple sans délai comme il est de bon ton pour un chef digne de ce nom.
Tandis qu'il déguerpissait crête à terre, j'ai saisi au vol ces bribes qui resteront gravées au panthéon des grandes citations de guerre :
« Ce n'est pas la bonne planète. On s'est mis minables d'au moins douze années-lumière. »
Dès que nos pertes auront été évaluées et remplacées en réquisitionnant les couards demeurés chez eux, l'escadron de la mort se mettra en ordre de marche, direction Terra, la seule, la vraie, la désarmée.
Et alors là, on verra ce qu'on verra. Terra et ses squelettiques peuplades peuvent implorer le mégacommandeur Crawl. Il n'aura aucune clémence, par-delà les cieux et même par derrière.

jeudi 29 août 2013

L’Univers Littéraire Microcosmique : Et si en plus, il n'y a personne...

Bon, bien occupé.

Certes.

Mais ça n'excuse pas le vide soudain, le fait de s'asseoir sur les bonnes résolutions, de laisser les toiles d'araignée prendre possession des recoins.

Pas de news de Griffe d'Encre qui est en quasi stand-by, ce qui veut dire pas de parution pour les Poubelles 3 cette année.

Pas de news de Malpertuis, mais il paraît que ma nouvelle Si près du bord est bien parue... Non, je n'en ai pas vu la couleur (c'est-à-dire que je n'ai même pas reçu mon exemplaire d'auteur). Pour une antho parue depuis plus de 3 mois, c'est un peu léger...
Aucun retour de lecteurs, ni sur mon texte certes, mais même sur l'anthologie en général. Pour une antho parue depuis plus de 3 mois, c'est un peu léger...

Pas de news des autres éditeurs / revues / directeurs de collections / ... et certains m'en doivent une depuis un paquet de temps.

Quelques soumissions récentes, des bouteilles à la mer, malgré. Pourquoi ? Parce que.

Et pendant ce temps, des gens relisent les Poubelles et en disent du bien :

"Une trilogie, qui n'en n'est pas vraiment une, mais qui contient tout de même 3 livres à lire vraiment et absolument par une soirée froid d'hiver ou totalement allongé sur la plage en plein été !!!"

Et c'est exactement ce que je voulais en faire. Merci.

Et pendant ce temps, les winners du Grand ULM poursuivent leur conquête de l'Ouest lecteurs par des moyens inavouables... Il ne fait pas bon être un amateur dans un monde d'arnaqueurs...

Je reviens bientôt.

Le temps passe bien trop vite ET trop lentement. CQFD.

lundi 27 mai 2013

L'oreille interne

Un classique parmi les classiques... Comme quoi, on peut passer 15 ans à lire des mauvais genres et louper quelques jalons.

Un bon roman, un beau roman, en forme de monologue, sur la différence, sur les petites misères de l'existence, sur un "mutant", un anormal, David Sellig, qui survit grâce à son don tout en l’exécrant.

C'est une histoire lente, qu'on voit à peine évoluer, sans grands rebondissements. Pour autant, on entre facilement dans la tête de David Sellig, lui qui est tellement habitué à entrer dans celle des autres. On se surprend à ressentir de l'empathie et à vivre à ses côtés le cheminement de sa déchéance.

samedi 11 mai 2013

Si près du bord dans Malpertuis IV

Voici venir une vraie publication, comme on n'en a pas vu depuis bien longtemps, surtout que celle-ci a été reportée de fin 2012 à mai 2013... les aléas éditoriaux... bref :)

Annoncée pour (en toute logique) les Imaginales d'Epinal, Malpertuis IV vous propose une nouvelle incursion dans le fantastique sous toutes ses formes, même les plus légères, et je ne dis pas ça à la... légère.

En effet, Si près du bord raconte les aventures d'une petite fille et de son grand-père, depuis l'hospice mouroir du second jusqu'à sa maison familiale, à la recherche de la première qui a disparu.

La présentation de l'éditeur :

Et si l’ours en peluche oublié dans un placard complotait une terrible vengeance ? Et si une petite fille se révélait être la plus épouvantable des créatures ? Et si, tout d’un coup, le silence s’emparait du monde ? Et si, face à une invasion de zombies, une cave à vins était le meilleur des refuges ? Et si une poupée fabriquée à la chaîne à l’autre bout du monde recelait un terrible secret ?

Vingt-deux auteurs tentent de répondre à ces questions, et à bien d’autres. Mais les pires monstres ne résident pas tous au fond des bois...

Nouvelles de Jean-Michel Calvez, Olivier Caruso, Anthony Combrexelle, Julie Conseil, Frédéric Czilinder, Robert Darvel, Romain d’Huissier, Didier Fédou, François Fierobe, Jennifer Flajolet-Toubas, Jacques Fuentealba, Julien Heylbrock, Chris B. Honspacq, Fabienne Leloup, Laurent Million, David Mons, Georges Mugand, Valérie Simon, Guillaume Suzanne, Robin Tecon, Jan Thirion, Aurélie Wellenstein.

Tout ce qu'il y a à savoir se trouve ici.

Bien entouré, once again.

dimanche 28 avril 2013

[Critique] La Saga des Poubelles

Curieux de voir comme parfois les coïncidences s'acharnent à rendre vos prédictions ridicules... Pas plus tôt qu'il y a 3 jours, je racontais que mes anciennes parutions ne bénéficiaient plus d'une couverture médiatique optimale (pour simplifier) et qu'à ce titre, les médias ne s'en faisaient plus l'écho depuis longtemps. Par médias j'entends les blogs ; par écho j'entends chronique / avis / notule / WTF tant qu'on parle de moi mes écrits.

Eh bien 3 jours après que je me sois plaint que les retours étaient rares sur mes Poubelles, voici un avis sur la Saga entière, tome 1, tome 2 et même Guide !

L'avis de Tweety sur l'Univers de Laea :

"Les trois livres sont remplis d'humour, de référence à d'autres histoires de SF... Le vocabulaire utilisé est très diversifié, soutenu puis familier et cela donne du rythme à notre récit et nous tire souvent des larmes de rire. Mais il y a aussi tout un vocabulaire inventé qui lui est très drôle [...]
Le troisième livre est un guide qui revient sur toutes les races rencontrées et cela donne lieu à d'énormes éclats de rires [...]
En conclusion : Une histoire à dévorer, pleine d'humour [...]"

Merci à Tweety... C'est très compliqué de recevoir des commentaires maintenant sur ces textes parus en 2008 et 2010, surtout sachant que la suite est en approche... J'espère vraiment que le tome 3 sera sur les rails pour la date prévue car je vous réserve pas mal de surprises (encore).

Est-ce Bagneux qui a relancé l'intérêt pour la Saga des Poubelles ? Sont-ce les lecteurs qui se renouvellent ? No se. Mais tout ça fait chaud au cœur :)

jeudi 25 avril 2013

[Critique] Les poubelles pleurent aussi

Un peu d’auto-congratulation (ou flagellation) ne fait pas de mal et j'ai l'habitude de compiler les bonnes comme les mauvaises critiques / chroniques / avis / notules sur mes écrits. Comme ça fait un moment que je n'ai rien publié stricto sensu, lesdits critiques / avis / etc. se font plutôt rares mais on parvient encore à en dénicher au détour du oueb, en l'occurrence...

Stéphane Alias Gallay qui s'est procuré Les poubelles pleurent aussi au Salon du livre de Bagneux et voici son avis :

"À la lecture, c’est marrant ; délirant, même [...] L’écriture est bien : un style plaisant, alignant les références absconses et les formules tarabiscotées, pour un effet comique très réussi [...] c’est une lecture qui est somme toute assez sympathique ; je mentirais si je disais que je me suis ennuyé à la lecture. J’espère juste que la suite, Les poubelles pleurent toujours, sera un peu plus construite."

L'avis complet est ici.

Merci à Stéphane pour son intérêt et je tiens le pari : Les poubelles pleurent toujours est plus construit. Cet Univers se met vraiment en place progressivement et je comprends les remarques, plutôt récurrentes, sur la brièveté et le relatif dénuement des Poubelles 1. Mais, eh, les gens, c'est une novella, ok ? C'est dans le contrat de départ, je veux dire. Faire court. Il n'était pas du tout prévu d'écrire une suite (ni deux... ça arrivera un jour, soyez patients) mais je me rends compte que si le tome 1 est un déclencheur, le 2 et bientôt le 3, nourrissent, construisent, apportent leur(s) pierre(s) à l'édifice et avec le recul, les 3 tomes ne font qu'un.

Seul Le Guide la poubelle galactique est "à part", une sorte de friandise, de péché mignon (in)dispensable.

dimanche 17 mars 2013

Le bizarre incident du chien pendant la nuit

Christopher, 15 ans, autiste, découvre le cadavre de Wellington, le chien de sa voisine, lors d'une balade nocturne. Fervent admirateur de Sherlock Holmes, il décide de mener l'enquête, dans un livre ovni qui relève autant de la farce mathématique que du récit initiatique. Ou comment l'enquête sur la mort d'un chien va permettre au jeune garçon de s'ouvrir au monde et à ce que les grands font tout pour lui cacher...

Drôle, enlevé, un roman vu de l'intérieur d'un cerveau génial qui n'a qu'un problème de décodage du monde réel et de son fonctionnement. Allez, on aura juste à déplorer de mon point de vue un coup de mou aux deux tiers de l'histoire, ça ralentit, ça s'envase (l'intermède à Londres), avant de repartir de plus belle. Au final, très beau livre, touchant, à lire.

lundi 11 mars 2013

L’Univers Littéraire Microcosmique : relativité du temps éditorial

Aujourd’hui, je vous fais partager une expérience qui éclaire sous un jour sombre la réactivité, que dis-je, la pugnacité, de (certains de) nos excellents partenaires éditeurs de SFFF.

Au hasard, je reprends un fil de messages qui croupit dans ma boîte mail de réception, et que je finirai, par dépit, par ranger dans l’abîme des soumissions inabouties (qui est, comme vous pourrez en juger avec la suite, d’une profondeur certaine).

En date du 21/04/2010, je soumets donc aux dynamiques éditions Chmurz* (*non, je ne pousserai pas l’outrecuidance jusqu’à les citer nommément) un texte de mon cru, pour une collection dédiée, en respectant à la lettre la batterie d’obligations éditoriales et de contraintes exigées par lesdites sur leur site Internet, qui, au demeurant, est très clair et très professionnel.

Le 30/04/2010, je reçois un accusé de réception des éditions Chmurz qui me remercient beaucoup d’avoir pensé à eux pour proposer à la postérité les mots dévoyés que j’ai couchés sur la page. On me dit que mon texte sera lu dans les meilleurs délais et que je recevrai tout ébahi une réponse, positive ou négative, dans un délai n’excédant pas 3 mois.

Quelle clarté, quel professionnalisme, me direz-vous, et vous aurez bien raison, c'était bien mon avis avant même que vous ne vous en mêliez.

Sauf que.

3 mois passent, et Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? Eh bien, non. Bien sûr, nous ne sommes pas à 1 jour près, ni 2 ni même 3, donc je laisse les éditions Chmurz méditer, le temps de lire ma prose, et je reçois bientôt, comme une douce récompense à ma patience… rien du tout.

Dans le vide, on ne vous entend pas crier. D’ailleurs, si on y réfléchit bien, c’est même stupide, puisque, dans le vide, vous n’avez même pas le souffle suffisant pour former un cri. Enfin bref, laissons de côté pour un temps ces considérations bassement respiratoires, et revenons à nos chmurztons.

Le 11/08/2010, je prends mon courage et le clavier de mon ordinateur à deux mains pour signifier (gentiment) aux éditions Chmurz que je n’ai plus d’ongles à ronger suite à leur long silence, et leur demander, s’il est envisageable d’oser aborder mon problème sous cet angle, s’ils auraient eu le temps de lire l’objet de mon tourment.

À peine émise, ma supplique pleine d’espoir trouve l’écho escompté par le retour immédiat et bienvenu d’une… absence totale de réaction.

Stupeur et ébahissement. Je vérifie que l’adresse mail de contact n’a pas changé, que la maison d’édition existe toujours (hi hi) et qu’elle ne s’est pas reconvertie entretemps dans l’édition numérique d’almanachs Vermot. Mais non, tout est OK. Ouf.

Je ronge mon frein, la mort dans l’âme. Mais mon aventure prend un tour sinistre, quand par cette ténébreuse journée du 23/11/2010, c'est-à-dire 7 mois après ma soumission initiale, je me décide à re-relancer les éditions Chmurz, les sympathiques, dynamiques, hiératiques, voire erratiques.

Là, me parvient le même jour d’outre-tombe, une réponse que je ne résiste pas au plaisir de vous retranscrire dans toute sa confondante saveur :

Bonjour,
Malheureusement, nous n'avons pas encore eu le temps de lire votre manuscrit. Nous sommes les premiers désolés de cette situation, mais [excuse bidon].
Nous espérons bien rattraper notre retard en janvier/février.
Cordialement,
Les éditions Chmurz

J’avoue qu’avec le recul, j’aurais dû me méfier : janvier/février, sans mention d’année… Ça sentait le roussi.

Et effectivement, presque 2 ans plus tard, le 24/09/2012, je me suis fendu d’une nouvelle bouteille à la mer, je pense, non sans humour :

Bonjour chères éditions Chmurz,
Vous serait-il possible de me confirmer la lecture (et le refus... je ne me fais plus guère d'illusions :)) de ***, dont je suis sans nouvelle depuis plus de 2 ans et pour lequel j'aimerais m'assurer, par correction, de votre désintérêt avant de le proposer à d'autres.
Vous en remerciant par avance et vous souhaitant bonne continuation,
Cordialement,

Un courriel léger, propre sur lui, dont ne sourdait pas la moindre rancœur d’avoir été considéré comme une souillure lépreuse.

Le croirez-vous ? Depuis, pas de réponse…

Le temps éditorial est relatif, chers lecteurs : quand 3 mois passent pour les éditeurs, cela vous semble 3 ans…

Keep going !

mardi 26 février 2013

[S3] Une question sans réponse

En 2008, les éditions Dreampress.com, emblématique éditeur de la revue (devenue anthologie) Ténèbres ont lancé un appel à textes intitulé : Méchants !

Il s'agissait d'écrire à son méchant préféré… (S.-F., fantastique, fantasy et thriller en littérature, au cinéma ou à la télévision). Conditions de participation : donner le nom du méchant choisi. Rédiger une lettre à son intention de 15 000 signes maximum (y.c. espaces) replaçant le méchant dans son contexte et faisant preuve d’originalité, d’imagination et de qualités littéraires.

J'avais adressé Une question sans réponse à Dreampress.com et avais eu le plaisir d'être sélectionné. Fin 2009, joie et félicité, acceptation, demande de renseignements, l'anthologie arrive, elle est au four, la cuisson est bientôt terminée...

Et depuis, black-out total. Fin 2010, je relance. On me dit, "ça va venir". Divers échos depuis lors me font penser que les Méchants ! sont bel et bien enterrés. Les méandres de l'édition, guerre et paix, joie et peine, amour et haine.

Aussi, je profite de ce capotage pour proposer à votre sagace lecture le texte prophétiquement titré :


Une question sans réponse


Vous mes amis le soleil vous inonde,
Vous dites que je sortirai de l'ombre,
J'aimerai bien vous croire mais mon cri renonce,
Ma question reste toujours sans réponse

Mike Brant, Qui saura



Chère teigne,

J’espère que cette lettre te parviendra par-delà les mondes. Voilà bien longtemps que tu ne hantes plus nos écrans, uniquement ma mémoire et mes rêves. Bien que tu aies disparu de la circulation, on trouve encore quelques images de toi, éparses, toujours aussi effrayantes. Ta violence, primitive, bestiale, était ton plus évident signe distinctif. Tu as toujours été si fier, si suffisant. Ta cruauté gratuite n’avait d’égal que ta ténacité. C’est ce qui a fait de toi un grand méchant même si tu as connu une gloire éphémère.

À ton époque, il était inconcevable de traverser une forêt sans craindre pour sa vie, la peur au ventre, priant pour ne pas croiser ta route ni entendre retentir ton rire insane. Tu crachais ta vengeance sordide à la face de l’Humanité, sans honte de ce que tu étais, y puisant force et plaisir, te nourrissant de la peur, te rassasiant des cris de panique.

Bien sûr, pour beaucoup tu n’es plus qu’un lointain souvenir un peu amer mais je n’ai jamais pu t’oublier. Je ne me rappelle que trop bien ton regard noir et haineux, et le souffle de ta tronçonneuse quand tu t’approchais pour taillader les chairs. Tu aspirais à barbouiller l’univers d’écarlate.

On ignore tout de tes origines mais je devine que ta silhouette bouffie est le produit de quelque expérience consanguine, que tu es issu d’une longue et pénible dégénérescence génétique. Et quand on pense que, sous cette folie, il y avait un homme bon, comme les autres, un homme qui s’appelait Maurice.

À l’image de tes semblables, tu as survécu à tout. Ce dont tu as réchappé, aucun homme n’aurait pu l’endurer. Frappé par la foudre, expulsé d’une camionnette roulant à tombeaux ouverts, piétiné par un camion, roué de coups, passé à tabac par une vingtaine de gros bras… Rien n’y a fait. Tu t’es relevé de chacune de ces épreuves, plus fort, plus fou, plus féroce. Tu avais de quoi susciter l’admiration ou, à tout le moins, une fascination maculée d’écœurement. Il n’y a guère que face à la famille Addams toute entière que tu as perdu de ta superbe, échouant dans un container à ordures.

Ensuite, tu t’es fait discret. Tu as été détrôné par d’autres énergumènes, plus modernes, et à l’antipathie plus souterraine. Ta méchanceté était trop évidente, tu la portais comme un étendard. Les bad boys comme toi ont toujours été des produits périssables.

J’avais espéré me défaire un jour de ton influence démoniaque, de ton rire glaçant, mais force m’est d’admettre que tu berces toujours mes cauchemars depuis plus de quinze ans.

Oh bien sûr, les autres ne peuvent pas comprendre la terreur muette que tu m’inspires et l’emprise que tu exerces sur moi. Ils ont des démons fantasmés, surpuissants et hideux. C’est ton humanité qui fait de toi un monstre à part, un monstre qui me tétanisera toujours plus que n’importe quel Alien, Gripsou ou Dracula.

Je voulais juste te dire, avant que tu ne joues les fiers à bras, que tu ne me fais plus peur. J’ai vaincu mes démons, je t’ai affronté, j’ai bu la coupe jusqu’à la lie, oui, j’ai arraché ce sourire suffisant de ton visage, serré de mes mains ta gorge jusqu’à faire jaillir ton sang : je t’ai bu, j’en ai eu le souffle coupé, horrifié par mon acte démentiel. J’ai aspiré ta vie, depuis la plaie à vif, recrachant le liquide. Des haut-le-cœur se frayaient un chemin pour extraire ta substance de mon être mais j’ai tenu bon.

Je n’ai plus peur, désormais.

Il ne subsiste plus que cette question, entre nous, qui n’a pas su trouver d’écho. Même si je crains de connaître la réponse que tu me feras, je ne peux que te laisser cette ultime chance de t’expliquer sur ta conduite. Considère-le comme une main tendue, la dernière occasion que tu auras de faire valoir ta version des faits, au lieu de laisser le monde spéculer.

Alors ?

Orangina rouge, pourquoi es-tu aussi méchant ?



Explications :

Avec l'idée de répondre à l'AT Méchants est venu un constat : des méchants de S.-F., fantastique, fantasy et thriller en littérature, au cinéma ou à la télévision... il y en avait tout simplement trop ! Trop pour en élire un seul, trop pour en laisser tant de côté. Et puis je me suis dit que le méchant ultime, c'était, au fond, celui qui avait su marquer les esprits avec un temps de parole très court. J'ai pensé à la pub. De là, il n'y avait plus l'embarras du choix.
Orangina rouge, c'est un méchant drôle qui se prend au sérieux. Un costume grotesque et de la méchanceté pure, sans justifications et sans limites. Mais rien ne se passe pour lui comme il devrait. Et heureusement pour nous...

samedi 23 février 2013

Comment devenir un écrivain riche et célèbre : le bilan

Le temps est venu de faire le bilan de ma pentalogie bloguesque Comment devenir un écrivain riche et célèbre.

Pour ceux qui ignorent ce dont je parle, je les renvoie ici :
Le bilan est très positif, puisque, premièrement je me suis bien amusé, et deuxièmement, les lecteurs qui ne m'ont pas adressé de lettre d'insulte, ont eu l'air aussi. Bon, j'aurais quand même apprécié une insulte ou deux, qu'on se foute sur la gueule, ça donne tout de suite plus de classe, le côté sulfureux, ambivalent, contrasté. Enfin, bon, tant pis.

Ensuite, quelques statistiques :

Certains sont parvenus à trouver la foi par l'intermédiaire de recherches Gogol bien inspirées :
  • commnet devenir écrivain et riche
  • devenir célèbre en 2013
Réponse : apprends à écrire... et suis ma méthode, ça ne peut pas te faire de mal.

Certains cherchaient des :
  • stylos gendarmerie
  • plume écrire
Réponse : non, désolé, tu ne trouveras ni stylo de gendarmerie ni plume pour écrire ici, camarade.

D'autres s'interrogent sur :
  • différence griffe d'encre: refus 
  • refus appel à texte griffe d'encre
  • appel à texte différence par griffe d'encre
  • appel à texte griffe d'encre différence
Réponse : un acharné, qui plus est ! donc, pour mettre fin à tes souffrances, oui, je te confirme, étranger, j'ai participé à l'AT Différences de Griffe d'Encre et j'ai essuyé un refus. Ceci dit, l'AT est rouvert, si tu veux.

Par ailleurs, 115 visites depuis la Russie, je me demande si Gégé, cité en introduction de la première phase Infiltration fait de l'ego-web ? À moins que ce ne soit Vlad Poutes qui surveille ce qu'on raconte de son investissement ami.

De fait, cette petite chronique m'a donné envie de lire le livre de Steve Hely Comment je suis devenu un écrivain célèbre. Vous avouerez, c'est difficile d'y résister après ça. Et d'ailleurs, je suis en train. La chronique asap.

vendredi 15 février 2013

L'étrange vie de Nobody Owens

Un nouveau Gaiman de derrière les fagots.

Nobody Owens était presque encore un bébé quand sa famille a péri sous la lame du plus célèbre des tueurs de Londres, le Jack. La nuit du drame, il est cependant parvenu à se réfugier dans un cimetière, où un couple de fantômes l'a recueilli et l'a élevé comme l'un des leurs, sous l’œil bienveillant de Silas, son ami ni vivant ni mort. Mais cette période heureuse est aujourd'hui révolue, car le Jack rôde toujours, et l'heure est venue d'aller l'affronter une bonne fois pour toutes. À l'extérieur.

Si je n'avais pas accroché à Des choses fragiles,  j'ai retrouvé dans Nobody Owens tout ce que j'apprécie chez Gaiman : l'univers original, l'écriture fluide et poétique, l'ambiance prégnante. Plutôt constitué comme un fix-up − certains chapitres sont clairement structurés comme des nouvelles indépendantes − le livre gagne à ce morcellement, en relançant l’intérêt avec une intrigue multiple et un fil rouge, le Jack.

Court, drôle, original. Oh yeah.

lundi 11 février 2013

Comment devenir un écrivain riche et célèbre (5/5)

Voici venir la conclusion de notre saga de l'hiver Comment devenir un écrivain riche et célèbre. Suivie par plus de 10 fidèles péquins, tassés au bord du zinc en train de déguster un petit noir pour se remettre de tout ça, je sers le dessert sans plus attendre :

Étape 5 : Exfiltration

Il est temps, mon ami. Tu es grand, tu es beau. Tu as conquis l'Univers Littéraire Microcosmique. Ton nom est synonyme de puissance, de verve et de douce subversion. C'est toi que les autres citent en exemple désormais et cherchent à rallier à leur bannière.

Mais ta soif de célébrité et de richesse est insatiable. Ici, tu es en terrain conquis. Il faut te tourner vers de nouveaux horizons. Vers de nouvelles contrées vierges. Tu ne peux plus guère grandir dans cet Univers qui t'a enfanté et qui est désormais moins accueillant qu'une prison mexicaine.

Claque une bise, coupe un oignon pour avoir l'air sensible. Le Monde s'offre à toi, tel un fruit mûr et juteux dans le vert pré voisin. Où que porte ton regard, il contemple avec envie : la littgen, le polar, le thriller, la bit-lit, la paranormal romance, la jeunesse, le porno innovant, la BD, le jeu de rôle, les wargames, le théâtre, le jeu vidéo, la télévision, le cinéma...

Certes, tu reviendras, périodiquement, épisodiquement, telle une rock star, à tes premières amours. Ne serait-ce que pour bénéficier de l'aura que tu as acquise dans ton milieu natal. Et puis il faut avouer que les festivals d'Imaginaire, avec ton statut, c'est quand même : le voyage, l'hébergement, la bouffe, payés ; les tables rondes et les dédicaces, assurées. De là à être bombardé coup de cœur, il n'y a qu'un pas.

Contrairement à l'adage, l'important ce n'est pas de ne jamais oublier d'où l'on vient. C'est de surtout ne jamais perdre de vue où l'on veut aller...

Tu ne pars pas les mains vides. Tu es aguerri de plusieurs années de camouflage, de ruse, de mensonge, de coups de poignards dans le dos, de sourires de façade, de médisance classe et de suffisance crasse.

Quoi que tu choisisses, tu t’intégreras très bien.

Tes éditeurs peuvent être fiers de toi, petit. Va, vis et deviens.

lundi 4 février 2013

Comment devenir un écrivain riche et célèbre (4/5)

Vous voici infiltrés, verrouillés. Vous avez contaminé, Gott sei Dank.

Let's propagagate.

Étape 4 : Propagation

À ce stade, les réseaux sociaux sont tes amis. Le moindre de tes éphémères pets de l'esprit provoque de l'écho. Il est de bon ton de fermer ta gueule sur des sujets graves (tu ne sais jamais quel pan absurde de ton lectorat tu pourrais froisser) sauf pour dire que tu es bien d'accord avec tout le monde, et d'y ajouter un bon mot (ou une image lolcat). Par contre, sur les sujets légers dont on se contrefout, sois pertinent voire impertinent. Si tu n'y arrives pas, plagie. Si tu es plus connu que celui que tu plagies, ça passera tout seul.

Interviens souvent et brièvement. Le but est qu'on parle de toi, surtout s'il n'y a aucune bonne raison pour cela. Le plus efficace est de parvenir à s'entourer de fans. Ce sont souvent des potes qui t'encensent sans révéler qu'ils te connaissaient d'avant, qui vont relayer pour ton compte toute information utile ou soi-disant croustillante. L'auto-promotion est rarement vue avec bienveillance, ça passera beaucoup mieux avec des mulets pour disséminer tes messages.

De la même manière, donne des conseils aux autres. L'écriture est un art, et tu es un artiste, mais aussi et surtout un artisan. Tu as appris, tu sais tellement de choses, tu as des techniques. Et tu es tellement redevable au milieu littéraire que tu as allègrement pillé, que tu te sens obligé de rendre la pareille. Alors tu donnes des conseils aux wannabe, maintenant que tu n'en es plus un. Et ta cote de popularité monte d'autant. Va dans les écoles (tu auras les contacts adéquats) propager la bonne parole, organise des ateliers d'écriture, sors un livre de compilation de tes plus belles lettres de refus et/ou d'acceptation.

Dans les salons, tu es au sommet de ton art. Tu peux passer des heures et des heures à ne parler que de toi, que de ce que tu as écrit, de ce que tu écris, de ce que tu écriras. De tes 5 premiers romans qui pourrissent dans les tiroirs de ton bureau demi-ministre, sur lequel tu écrivais dans ta prime jeunesse à la plume et à la bougie, courbé pendant des heures, à l'époque lointaine où tu cherchais l'inspiration et la célébrité dans les bouteilles de Desperados (une certaine passion pour la tequila, donc, mais agrémentée d'une rondelle de citron dans le goulot, ce qui fait tout de suite plus cool). Des œuvres de jeunesse, impubliables de toute évidence, tu le sais bien, tu as tant progressé depuis.

Quand on t'interroge sur l'origine de ton inspiration, tu sais varier les versions, les explications. Prépare des anecdotes, toujours centrées sur toi. Si tu parles d'autres auteurs, choisis-les soigneusement, et uniquement s'ils ont une plus grande notoriété que la tienne. Utilise ton expérience acquise en étape 1 : la maison d'édition que tu as créée de tes mains et qui a coulé faute de moyens financiers (vilains lecteurs / libraires / banquiers), le fanzine de cuisine imprimé sur du papier alimentaire, le ponte anglo-saxon à qui tu as traduit les questions bovines de la table ronde d'honneur au dernier festival. Il faut donner l'impression au lecteur qu'il sortira grandi de ton livre. Tu agites tellement d'intelligence devant les yeux de ton auditoire que ce que tu écris en est forcément bardé.

Tu as tellement de choses à raconter sur l'écriture qu'on se demande pourquoi tu écris encore.

Et c'est d'ailleurs la question à laquelle nous répondrons lors de notre dernière phase vers la gloire et l'opulence : étape 5, l'exfiltration.

lundi 28 janvier 2013

Comment devenir un écrivain riche et célèbre (3/5)

Les fidèles des étapes 1 et 2 l'ont compris, ma méthode magique de compréhension ultime des méandres de l'Univers Littéraire Microcosmique ne ramène pas l'être aimé, ne guérit pas les jambes de bois, mais, avec un peu de chance et de tequila paf, vous vous en paierez une bonne tranche.

Étape 3 : Contamination

Pour transformer l'essai, il faut t'ancrer au milieu. Tu dois te rendre indispensable, incontournable, inestimable. Il faut donc sauter sur tous les projets qui bougent, ne compter ni ton temps ni ton énergie. Lâche les faibles, courtise les forts. Incruste-toi à la moindre hésitation, à la plus petite fissure dans un sommaire de grands. Adapte-toi en permanence. Ce faisant, tu réussiras le tour de force de te faire inviter dans les anthos fermées, sans avoir jamais rien publié (ou si peu). Mais peu à peu, comme un cercle vertueux, publier te rendra publiable. Là, on présuppose que tu as un minimum de savoir-faire en écriture, parce que rien ne remplace le piston, euh, le talent.

Fais comme si tu étais un pro. Les autres n'y verront que du feu.

Il est temps de lâcher ton premier roman. Et d'avoir la suite sous le coude, si le vent souffle du bon côté. Parie sur un petit éditeur passionné, qui fera du bon gros boulot, défrichera ton torchon, corrigera toutes tes fautes de grammaire, d'orthographe, de concordance des temps, de positionnement de virgules, défendra ton bébé, le portera à bout de bras. Sa réputation fera la tienne. Puis, pour avancer, multiplie les projets. Boucle un autre roman qui ne peut pas intéresser ton premier éditeur, pour le lâcher en douceur maintenant qu'il ne t'est plus d'aucune utilité. Tu as déjà vu l'état d'une rampe de lancement après le décollage de la fusée ? C'est l'idée.

Le coup de maître de la contamination : signe avec ton second éditeur une série par avance. Seul le tome 1 est écrit ? Tu n'as aucune idée de la manière dont tu atteindras le tome 8 ? Nevermind ! Crois-y, et les autres croiront en toi. Si tu disposes de l'atout imparable du "sans vrai travail", c'est le moment d'en tirer parti. Tu dois être à 200% centré sur ta carrière d'auteur à succès. Pas de travail, pas de famille, pas de patrie. Le top du top étant de te faire inviter en résidence d'auteur pour bosser sur ton octalogie. Mais là, bon, en toute honnêteté, on touche du doigt le sommet du grand art.

Monte en épingle la moindre de tes nominations à des prix ou la plus petite notule sur tes écrits. Raconte que tu es sélectionné au premier tour du Prix Merlin, ou du Rosny Aîné, selon la catégorie dans laquelle tu boxes, et peu importe si tous les textes parus l'année précédente sont repris d'office.

Logiquement, cela fait bien longtemps que tu es inscrit aux listes de diffusion, que tu as créé un blog, un site, un live journal, une page fan Facebook, un compte twitter, tu veux devenir un winner, WTF.

N'hésite pas à prétendre que tes œuvres forment un tout cohérent, un schéma unique, extrêmement complexe et élaboré. Seuls les lecteurs attentifs et titulaires d'un doctorat de mathématiques (une préférence pour les sujets de thèse un peu originaux, je ne sais pas, moi : analyse par ondelettes de champs stochastiques anisotropes et à accroissements stationnaires, par exemple) seront aptes à suivre le cheminement de ton esprit tortu()eux.

Cite des types morts en exemple, ça fait toujours de l'effet (et en plus, ils ne peuvent plus se défendre).

Si tu as contaminé correctement, tu n'as pas eu besoin de créer toi-même (sous pseudo) ta page Wikipédia. Et tu es maintenant prêt à déclencher l'avant-dernière phase du plan de conquête de la Littérature : étape 4, la propagation.

lundi 21 janvier 2013

Comment devenir un écrivain riche et célèbre (2/5)

Je rappelle à toutes fins utiles que je ne suis ni riche, ni célèbre, ni même écrivain, ce qui me confère sur le sujet évoqué une légitimité équivalente à celle de Lio quand elle essaie de parler de talent.

Vous qui cherchez néanmoins le moyen infaillible de devenir un écrivain riche et célèbre, passez par l'étape 1, ne recevez pas 20 000 et suivez le guide :

Étape 2 : Verrouillage

Bon. Tu es un lecteur (oui, je te tutoie, tu es des nôtres, désormais). Un agneau parmi les loups. Tu es infiltré. Les gens de l'Univers Littéraire Microcosmique te connaissent de vue, et ils te disent bonjour. Tu achètes les dernières nouveautés des maisons d'édition que tu cibles. C'est bien. Tu discutes avec les éditeurs, auteurs, illustrateurs, critiques, chefs de collection. C'est mieux. Si tu n'es pas un handicapé social, tu arrives à faire illusion, genre hi hi, wah wah, qu'est-ce qu'on s'éclate, je m'intéresse à vous parce que vous êtes trop cools (et donc moi aussi), et non parce que je peux en retirer un avantage à terme.
Alors, le plus efficace, c'est de donner un coup de pouce au destin, de forcer la main sa chance. Il faut apporter son aide. Participer à l'organisation. À la logistique des festivals. Reprendre la todo list de l'étape 1. La phase est délicate. Les gens peuvent commencer à savoir que tu écris. Mais pas vraiment sérieusement. Plutôt parce que tu admires tellement des vrais auteurs (comme eux) que tu ne peux pas t'empêcher de faire (comme eux), d'aligner des mots sur la page. 5 ans plus tard, tu jureras tes Grands Dieux que déjà au berceau, ta mère te lisait Deleuze. Mais là, le but est de paraître inoffensif. Et puis, un bon contact, un éditeur vaguement naïf, ou une relation que tu as su (ré)activer au bon moment, et hop, tu tiens ta première publication. Si tu peux regarder le sommaire de ta grande première en te demandant ce que tu fous là, comment on a pu te laisser une place au milieu des cadors du genre, alors tu tiens le bon bout.

À ce stade, un atout indéniable se détache, qui te fera gagner de précieuses années dans ta quête de célébrité littéraire. Tu ne dois pas avoir de vrai travail. Ni avoir besoin de travailler pour subsister. Au choix : papa paie ton loyer (durablement), ton conjoint roule sur l'or, tu as hérité de mamie Gélatine, maman t'a réservé les jetons de présence du Conseil d'Administration de sa boîte. Tu dois pouvoir crier que tu rêves d'être écrivain à temps plein, et que tu es prêt à tous les sacrifices pour ça. C'est sûr, c'est plus facile quand on n'a pas besoin de gagner sa vie.
Au pire du pire, si vraiment tu ne parviens pas à faire autrement, sois enseignant. L'endurance orale te sera précieuse lors des salons, festivals, rencontres, dédicaces, tractations éditoriales.

Voilà. Mais, chers lecteurs... je vous sens déçus. Vous en êtes déjà parvenus à ce stade ? À force de ténacité et de crocs-en-jambe, vous vous êtes verrouillés sur votre objectif comme un parasite sur un hôte récalcitrant ? Vous vous demandez que faire désormais ?

Pas de panique, vous trouverez toutes les réponses dans notre prochaine édition : étape 3, contamination.

lundi 14 janvier 2013

Comment devenir un écrivain riche et célèbre (1/5)

Gageons qu'avec un titre aussi (pro)(é)vocateur, je vais au moins générer le double de mon trafic coutumier. Manquerait plus que je parle de Justin Bieber ou Lorie et Depardieu (quoi, ils sont ensemble en Belgique russe à danser dans The Voice ?) et ce serait la ruée, la curée, l'épicurée. Oups, tiens, ba c'est fait.

Bref. Aujourd'hui, du haut de mes 10 ans d'expérience d'écriture, de tentatives de publication, de réussite(s), d'échecs, de plantages dans le mur et de bisbilles en tous genres, je vous livre le Saint Graal de la profession en 5 étapes. Pas le mien puisque force est de constater que je n'en suis pas au niveau requis − je ne suis ni riche, ni célèbre, ni, à bien y réfléchir, écrivain. Mais disons qu'il s'agit d'une compilation, d'un best-of de pratiques honteuses efficaces pour percer en SFFF.

Étape 1 : Infiltration

Le B.A. BA de la réussite littéraire, c'est la connaissance. Knowledge is power comme disait l'autre, et encore, je vous dispense de la version hongroise. Pour commencer votre carrière littéraire, il faut donc vous immiscer dans le milieu visé, mais pas avec vos gros sabots d'auteur bouseux du dimanche. Non. Il faut vous intégrer progressivement par la voie de moindre résistance, la voie flatteuse, la voie de la LECTURE.
Parce que vous entendrez dire qu'il y a plus d'auteurs que de lecteurs, parce que les écrivains sont des égocentriques en perpétuelle recherche de sens et de reconnaissance, votre passeport pour la gloire se nomme la lecture. Know your enemy.

Vous pouvez au choix (liste non exhaustive) :
  • monter un fanzine (3 ou 4 numéros suffiront)
  • animer un blog de lecture (ne commettre que des critiques positives avec l'excuse pratique que "vous ne parlez que de ce que vous aimez")
  • créer une maison d'édition (vous vous éditerez vous-même plus tard devant la pression de vos fans)
  • beta-lire les autres wannabe
  • diriger une anthologie (en un appel à textes ouvert, vous connaissez presque tous les wannabe auteurs du moment)
  • faire de la traduction (là c'est coup double : vous rendez service et vous vous forgez des contacts de la mort)

Les meilleurs parviennent à cumuler plusieurs rôles.

NB : rassurez-vous si vous n'y connaissez rien. La plupart de ceux qui égrènent la liste précédente non plus. Qui plus est, il n'est pas rare que des projets d'édition capotent, sans raison, sans justification autre que "mais tu sais, moi, je fais ça bénévolement, ma mère est malade, mon chien est parti". Et Dieu sait pourtant que c'est douloureux l'absence d'un partenaire canin aimé. Il faut donc avant tout que les autres entendent parler de vous. Lorsqu'il sera évident que vous êtes un escroc, vous serez passé à autre chose depuis longtemps.

Rendez-vous dans 1 semaine pour l'étape 2 : le verrouillage.

lundi 7 janvier 2013

Betty

Court roman (mais non, je ne suis pas obsédé par les novellas...) d'Arnaldur Indridason, par lequel j'ai commencé avant de plonger (peut-être) dans sa série sur le commissaire Erlendur dont on entend dire le plus grand bien, à commencer par sa Cité des Jarres.

Un exercice d'écriture, sans aucun doute, et sûrement un gros boulot à la traduction.

C'est noir, direct. L'histoire est assez prévisible, simple, quoique bien écrite. Récit dynamique, à la première personne, en flash-back, et le twist de milieu d'intrigue, renversant, dans lequel je suis tombé. Pourtant, un léger décalage dans les mots, dans les tournures de phrases, interpelle, sans que j'aie mis le doigt dessus avant qu'il soit trop tard.

Chapeau rien que pour cet aspect, c'est tout l'avantage des textes courts : l'expérimentation. Et là, c'est réussi.

mardi 1 janvier 2013

[S3] Un vœu pour Noël



À l'occasion de la nouvelle année, une short short de circonstance !

Un vœu pour Noël



Ma fille jouait avec ses poupées en fredonnant la chanson de générique du dernier Roi Lion quand, sans même détourner les yeux de son jeu, elle a dit :
« Si tu pouvais faire un vœu, n’importe lequel, ce serait quoi ? »
J’ai soupiré, je l’ai regardée. Dehors, le vent soufflait. Il était 17h mais la nuit était déjà tombée. On nous annonçait une tempête d’anthologie, une histoire de fin du monde à l’approche de Noël, quelque chose avec les Mayas que je n’avais pas bien saisi, ou pas voulu comprendre.
Ma fille avait cru que la radio parlait de Maya l’abeille.
« Je ne sais pas. Peut-être travailler moins, pouvoir passer plus de temps avec maman et toi. »
J’ai ressenti un pincement au cœur. Le boulot… Il fallait y passer tellement de temps, y dispenser tant d’énergie, pour satisfaire d’éternels insatisfaits. J’étais usé par mes années de labeur, mon costume trop grand dont j’étais si fier jusqu’alors, me sortait dorénavant par les yeux et je ne redoutais rien tant que le décrocher de la penderie pour l’enfiler, moment qui était précurseur de journées infernales. Je ne m’en étais même pas défait en rentrant, comme s’il s’était agi d’une seconde peau, comme si je n’existais pas en dehors.
Je sentais qu’il allait neiger. Encore une galère. Gérer la logistique, par un temps aussi exécrable, c’était double corvée, triple punition. Il y aurait des retards, des clients mécontents, de la marchandise abîmée, bradée, refusée. Encore. Et, une fois encore, je ne passerai pas les fêtes avec ceux que j’aime.
Ma fille a dégrafé les habits de princesse de sa poupée préférée – celle avec le fard à paupières vert jade – et s’est évertuée à lui enfiler une tenue visiblement trop petite et plus adaptée aux bimbos de chez Mattel qu’aux adulescentes de Disney.
Renonçant bientôt devant l’ampleur de la tâche, elle a repoussé ses cheveux en arrière en levant les yeux au ciel, comme une petite grande qu’elle était.
« Ça m’énerve. »
J’ai souri, mais, avant d’avoir pu trouver un trait d’esprit pour dédramatiser, elle a enchaîné.
« Moi, si je pouvais faire un vœu, je voudrais que ce soit Noël tous les jours. »
Dans la rue, les décorations accrochées au réverbère se sont illuminés comme pour lui répondre, et elle a gloussé.
Mon sourire s’est figé.
« C’est une excellente idée, ma chérie » ai-je dit, mais le cœur n’y était pas.
Dans un élan de tendresse, je l’ai serrée contre moi.
« Tu me fais mal. »
Je l’ai embrassée sur le front, elle est partie vers les escaliers, direction la cuisine, où sa mère chantonnait la même chanson du Roi Lion.
J’ai regardé mon costume rouge froissé, mon bonnet fourré qui me donnait des rougeurs sur le front, ma hotte de travail.
Noël tous les jours.
Pitié, tout mais pas ça.